L’importance des mots

La langue façonne les actions et les perceptions des gens sur la façon dont les choses sont et sur ce qui est possible. Cela est vrai dans le contexte des migrations comme partout ailleurs.

Si nous voulons remodeler nos politiques migratoires pour qu’elles soient plus complètes, plus durables et plus humaines, nous devons repenser la manière dont nous parlons des phénomènes qu’elles traitent et des personnes qu’elles affectent.

Comment parler de « migration irrégulière » ?

Nous utilisons le terme « sans-papiers » pour désigner une personne qui n’a pas reçu l’autorisation d’entrer, de vivre ou de travailler dans un pays. Il souligne le statut administratif d’une personne et ne porte pas de jugement de valeur négatif sur ce statut. Nous faisons partie de ceux qui, depuis des décennies, demandent d’arrêter l’utilisation d’une terminologie déshumanisante, telle que « clandestin » ou « illégal », pour désigner toute personne ou groupe de personnes ou toute action liée à la mobilité humaine.

Nous promouvons un langage et des perspectives qui reconnaissent la complexité de l’expérience humaine, la diversité des personnes qui migrent et les raisons qui les poussent à le faire, ainsi que les facteurs structurels qui affectent leur capacité à migrer en toute sécurité et avec humanité.

Dans la mesure du possible, nous faisons référence aux personnes sans papiers ou dont le statut est incertain plutôt qu’aux migrants, même si nous reconnaissons que le terme « migrant », aussi imparfait soit-il, peut parfois s’avérer utile.

Le langage « centré sur les personnes » nous permet de parler des personnes qui n’ont jamais émigré mais qui sont néanmoins sans papiers (par exemple, parce qu’elles sont nées de parents sans papiers), et des personnes qui ont un permis de séjour, mais pour lesquelles la précarité de leur permis crée des défis similaires.

Nous nous efforçons de souligner les facteurs systémiques qui poussent les gens à l’irrégularité.
Et cela rend la migration « régulière » inaccessible pour beaucoup.

La campagne « Les mots comptent »

Nous avons lancé notre campagne « Les mots comptent » (Words Matter) en 2010 pour contester l’utilisation du terme « illégal » lorsqu’il s’agit de personnes et de migrations humaines.

Pour soutenir cette campagne, nous avons créé un dépliant de poche qui explique pourquoi nous n’utilisons pas cette terminologie et qui fournit des traductions de termes alternatifs dans toutes les langues officielles de l’UE.

Le dépliant est disponible en français et en plusieurs autres langues. Vous le trouverez ici.

Si vous souhaitez obtenir des copies papier de la brochure dans une langue particulière, veuillez contacter notre équipe de communication à l’adresse suivante : communications@picum.org.